Voyons voir si tu es intéressant

19/11/2017

Voyons voir si tu es intéressant

Owen ✧ Elina

Ma mission à Missoula n’est toujours pas achevée, pas tant que Chris Montgomery n’aura pas rempli sa part du marché. De toute façon Lucifer ne me veut pas de retour pour l’instant, il a d’autres projets pour moi ici, d’autres travaux à me faire accomplir. Je n’ai pas de problème avec ça, Lucifer ne m’a jamais forcé à faire le moindre job, il me dit ce qu’il a pour moi et je choisis si cela me convient ou non. Jusqu’à présent je n’ai jamais eu le moindre problème avec ce qu’il m’a proposé car il sait déjà parfaitement ce qu’il peut me demander ou non. On pourrait croire que je suis une petite privilégiée dans les affaires de Lucifer, peut-être que c’est le cas mais je n’en ai pas grand-chose à faire en réalité, au moins en travaillant pour lui je ne m’ennuie pas, je me sens utile. C’est un nouveau nom qu’il m’a fourni, Owen Parker. Il dit qu’il a aussi une sœur mais que celle-ci ne l’intéresse pas, que c’est seulement lui que je dois approcher.

Je commence donc par la phase de repérage. Il me faut quelques informations sur cet homme avant de l’approcher, sauf que je me rendrais vite compte qu’il est différent de toutes mes missions, qu’il est beaucoup moins abordable que les autres, beaucoup moins facile à traquer également. La première fois il est parvenu à échapper à mon radar, ce qui est tout de même relativement impressionnant pour un humain d’échapper à un strigoï. Trois jours plus tard je retrouve sa trace, il semble traquer quelque chose et peut-être que ce sera suffisant pour qu’il ne se doute pas que lui aussi est traqué… A moins que sa véritable cible ne soit moi et dans ce cas je risque peut-être d’avoir quelques problèmes. Tant mieux, j’aime quand il y a des risques, les missions trop faciles n’ont rien de distrayantes.

C’est dans la forêt que je me retrouve, l’humain a soigneusement préparé son piège et ouvre une poche de sang pour en verser sur le mannequin installé près d’un arbre avant de se mettre à couvert. Donc un chasseur de strigoï, Lucifer avait bien raison. Est-ce que des strigoïs se font vraiment berner aussi facilement par ce genre de pièges ? Visiblement oui. Il y en a un qui approche, qui attire mon attention. C’est lui que je fixe, alors qu’il s’avance prudemment vers la jeune blonde qui a l’air morte, il ne se rend pas compte qu’elle n’a jamais réellement été vivante. Le piège est plutôt bien mis en place, mais je reste convaincue qu’un vieux strigoï ne se serait jamais fait avoir de cette façon. Quoi qu’il en soit le piège se referme sur le strigoï qui se retrouve suspendu dans les airs par un filet d’argent. J’attends que l’humain se montre mais… Il ne sort pas de sa cachette. Qu’est-ce qu’il attend ? Toujours depuis ma place, je cherche à voir où il se trouve, jusqu’à entendre une arme se charger dans mon dos.

« Merde. »

C’est moi qui me suis faite avoir par le chasseur, le piège à strigoïs n’était qu’une distraction pour détourner mon attention, c’est ça ? Intelligent l’humain. Je me redresse doucement, les mains en l’air. Lucifer m’a dit que cet humain est un professionnel alors je ne chercherais pas à jouer les suicidaires. Toujours les mains en l’air, je me tourne lentement pour lui faire face. On ne peut pas voir que l’une de mes mains est mécanique grâce aux gants que je porte, malgré la saison.

« Quel charmant accueil. Vous comptez éliminer ce strigoï ou le laisser vivre ? Parce que ses hurlements risquent d’attirer du monde et personnellement j’ai toujours préféré les têtes à tête. »

Pas de peur dans ma voix ni dans mon regard, il y a longtemps que je ne ressens plus cette émotion. En revanche on m’a appris à séduire, on m’a appris à tromper, on m’a aussi appris à éliminer rapidement et efficacement. Qu’est-ce que Lucifer attend vraiment de moi ? Si seulement cet homme savait être spécifique, le monde se porterait beaucoup mieux. Sauf qu’il m’a juste dit de me renseigner sur cet homme et si je le considère intéressant, alors dans ce cas je pourrais le présenter à Lucifer. Autant dire que c’est encore un petit peu tôt pour savoir s’il est digne de travailler pour lui, d’autant que rien ne prouve encore qu’il est un homme de confiance.

« Il va aussi falloir choisir si vous comptez me tirer dessus ou baisser votre arme, parce que je vais finir par avoir des crampes aux bras. »

Pas dit qu’un strigoï soit capable d’avoir des crampes quelque part, mais c’est surtout pour dire que ce serait bien de ne pas y passer la nuit non plus. S’il compte tirer j’ai bien l’intention de me service de mon bras mécanique comme protection avant de contre-attaquer, et s’il compte baisser les armes alors peut-être qu’il redeviendra intéressant.

nightgaunt

16/05/2017

Voyons voir si tu es intéressant

Elina & Owen

Depuis combien de temps étais-je suivi ? Et par qui ? Cela faisait quelques jours que je sentais le regard d'un autre chasseur dans mon dos, mais j'étais incapable de savoir à quoi cette personne ressemblait. Je l'avais entraperçu sur un toit il y a trois jours avant que je ne la sème mais le temps de revenir, cette personne avait déjà disparu. Or, il n'y avait que deux types de chasseurs capables de m'échapper. Ma sœur et certains strigoïs. Autant dire que vu la présence de ma sœur ces derniers mois, il était plutôt facile de deviner qui était derrière moi. Et il était temps de confronter cette personne.

Aujourd'hui, c'était ma semaine de chasse, mais non plus aux moroïs, non, j'étais relégué à la chasse aux strigoïs. Et certains de mes compatriotes avaient beau penser que la chasse aux strigoïs étaient plus dangereuses et excitantes, je pouvais affirmer que c'était les moroïs les plus difficiles à attraper et à retenir. Rick Herondale et Effy Hawkins l'avaient prouvé à de maintes reprises après tout. Mais non, apparemment, je devrais être heureux de me confronter à des strigoïs de bas âges. Soit. Alors allons-y.

Je traversais la rue, sentant le regard des passants sur mes tatouages découverts au niveau de mon visage et mes mains mais je ne m'arrêtais pas. Le seul regard qui m'intéressait était celui de mon poursuivant que je sentais contre mon dos. Il était temps que tu deviennes la proie, mon ou ma chère. Je m'enfonçais dans la forêt et construisis consciencieusement mon piège. Ce soir, ma véritable proie était mon poursuivant mais je pouvais travailler sur deux fronts à la fois. Mon piège construit, il ne me fallut pas longtemps pour m'éclipser et voir quelqu'un arriver tout droit dedans. J'esquissais un bref sourire, mais c'était surtout parce que j'avais repéré ma proie. Une femme vu les courbes. Tant mieux, les femmes avaient tendances à être plus dangereuses mais elles avaient également tendance à plus parler que les hommes. Je me glissais dans son dos, enclenchant le chien ma mitraillette M16A4 dans le dos de la femme et sa remarque me fit comprendre qu'elle avait bien compris la situation.

Je la laisse se lever et se retourner sans faire signe que j'allais tirer, malgré tout mes mains ne tremblaient pas, tout comme mon regard quand je visais sa tête. Je remarquais que c'était une strigoï mais cela ne changeait rien à la stratégie. J'avais des balles avec de l'argent et une fois la tête d'un strigoï transpercé, il lui fallait de longues minutes pour se relever, des minutes que je pouvais utiliser à mon avantage ensuite si j'avais vraiment besoin de me débarrasser de cette femme.

Je la laissais commencer à parler, sachant qu'ainsi elle m'en révèlerait plus que si je lui posais des questions et c'était le cas. Non pas ses mots, ils étaient légèrement vide de sens. Mais plutôt son absence de peur et son regard franc. Cette femme n'avait pas peur. Or il n'y avait que deux types de personnes qui n'avaient pas peur dans ce genre de situation : les suicidaires et ceux qui savaient être les plus forts. De quoi me mettre sur mes gardes, surtout quand je savais que j'aurais agis de la même manière qu'elle. Je dégageais une de mes mains de mon fusil, continuant de la viser avec le doigt sur la gâchette, pendant que mon autre main attrapait mon téléphone. J'appuyais sur un bouton et on put entendre d'ici le courant électrique qui traversa le fin filet d'argent entourant l'autre homme. Un excellent conducteur électrique qui tira un dernier gémissement au strigoï avant de l'assommer. Me laissant ainsi en tête à tête avec ma traqueuse. Qui commença à faire de l'humour.

« Je ne savais pas que les strigoïs avaient le sens de l'humour. Je ne suis pas assez idiot pour baisser mon arme, ni pour relâcher ma concentration. Et vous êtes assez intelligente pour esquiver la balle à temps si vous désirez vraiment me tuer. »

C'est d'ailleurs pour ça que j'ai sorti ma mitraillette et non pas mon arme de poing. Parce qu'avec elle, j'ai une chance de lui tirer quelques balles dans le corps. Toutefois nous sommes bien trop proches l'un de l'autre. Ainsi, si elle bouge une seconde trop tôt, c'est moi qui serait en mauvaise posture. Alors, nous allons rester sur ce statu quo encore quelques temps, n'est-ce pas ?

« Et tout ça m'amène donc à me demander : Qu'est-ce que vous me voulez si ce n'est pas ma mort que vous désirez ? »

Tu remarqueras que je peux attendre encore des heures dans cette position sans ressentir de crampes ou de fatigue. Je suis un chasseur avant d'être un soldat et pour cela, il faut avoir de la patience à revendre. Et être également assez consciencieux pour avoir un moyen de piéger ses proies mais aussi de les éliminer en faisant le moins de dégâts possibles au pelage de l'animal. Pour les humains, beaucoup de principes s'y retrouvent et pour les strigoïs, c'est tout autant le cas. Alors, seras-tu une autre chasseuse ou ma proie ce soir ? Je suppose que tout dépendra de tes prochains mots. Je t'écoute, mademoiselle strigoï.

Code by Kah!an

19/11/2017

Voyons voir si tu es intéressant

Owen ✧ Elina

J’affiche une petite moue contrariée à l’entente du cliquetis de l’arme braquée dans mon dos m’informant que celui que je chasse m’a pris de revers et semble prêt à tirer d’une seconde à l’autre. Suis-je effrayée ? Pas vraiment. On m’a appris à ne pas ressentir ce genre d’émotion. Moi qui trouvais que le strigoï tombait dans le piège s’était facilement laissé avoir, il semblerait que je sois tombée dans le panneau moi aussi. Félicitations, Owen Parker, je comprends mieux l’intérêt de Lucifer à ton sujet. Reste à savoir à quel point tu seras intéressant. L’humain libère l’une de ses mains pour attraper son téléphone. Je n’ai pas besoin de me retourner pour comprendre ce qu’il se passe, les sons suffisent. Au moins, le silence revient rapidement, je vais pouvoir obtenir mon tête-à-tête avec lui. « Continuez de braquer votre arme sur moi si le vous le souhaitez, mais vous ne verrez pas d’inconvénients à ce que je baisse les bras. » Je n’attends pas son autorisation pour laisser mes bras retomber le long de mon corps. Tant pis si cela l’oblige à être d’autant plus vigilant, c’est un chasseur après tout, il doit avoir l’habitude, sinon il n’est pas digne d’intérêt.

Finalement, Owen finit par me demander ce que je peux bien vouloir de lui et ma première réaction est d’hausser les épaules. « Ce n’est pas moi que vous intéressez, mais celui pour qui je travaille. » Je n’en dis pas plus, inutile de révéler l’identité de Lucifer à cet inconnu pour l’heure. Chaque chose en son temps. Après tout, c’est à moi de décider s’ils doivent se rencontrer ou non. Malgré le fusil de l’humain braqué dans ma direction, je choisir de lui tourner le dos pour faire quelques pas vers le strigoï inconscient sans l’approcher de trop près pour autant. « Vous avez déjà pensé à changer d’employeur ? » demandé-je alors sans le regarder. « Choisir vous-même les affaires qui vous intéressent et être payé en conséquence. » Même en habitant à des kilomètres d’ici, Lucifer connaît l’existence de l’Unité et par conséquent, je la connais également. Je sais qu’Owen Parker travaille pour leur compte en traquant des moroïs certains jours, des strigoïs les autres fois et qu’on ne lui demande pas réellement ce qu’il en pense. Il n’est qu’un pion sur leur échiquier, tout comme je n’en étais qu’un sur celui des alchimistes.

Je lâche finalement sa victime du regard pour lui faire face à nouveau, le regardant droit dans les yeux. « Vous n’avez jamais eu envie de tenter votre chance ailleurs ? » Pourquoi rester quand on sait que ceux pour qui on travaille n’auraient aucun problème à nous sacrifier ? Ils ne prennent déjà pas la peine de retenir notre nom, ou de nous en donner un… Je m’en veux encore d’avoir mis si longtemps à ouvrir les yeux sur ceux qui m’ont éduqué, ceux qui se sont servis de moi. Et toi, Owen ? Quand décideras-tu d’en avoir assez de cette vie ? « Car je pourrais vous offrir cette opportunité, si vous vous montrez intéressant. » Il l’est pour l’instant, mais il suffit d’une hésitation ou d’une mauvaise décision pour que je décide qu’il ne soit pas digne de rencontrer Lucifer. C’est à moi que reviens le choix de le présenter à Lucifer ou de l’abandonner à sa vie et je n’ai pas l’intention de prendre cette décision à la légère. Quand on signe pour le diable, on doit être prêt pour ce qui va suivre.

« On sait tous les deux que vous ne me tuerez pas avec cette arme. » dis-je finalement assez sûre de moi avant de reprendre. « Et je n’aurais pas envie de la retourner contre vous. » Mais comme tout le monde, je n’aime pas qu’on me tire dessus, alors il ferait mieux d’abaisser ce fusil comme je le lui ai demandé. « Voilà ce que je vous propose : un affrontement au corps à corps. Pas d’armes à feu, pas d’armes blanches, juste nos corps pour frapper et se défendre. » D’accord, c’est probablement de la triche quand on sait que je possède un bras mécanique, mais lui l’ignore pour l’instant et je veux justement voir comment il se débrouillera quand il comprendra la posture dans laquelle il se trouve. « Je m’engage aussi à ne pas vous tuer. » dis-je d’un ton sarcastique pour le provoquer. Je ne veux manquer aucune de ses réactions. Je veux le pousser dans ses retranchements, le tester, l’énerver, l’amuser, le frustrer. Je veux voir comment il réagira selon diverses situations. « Si par miracle vous gagnez, vous choisirez si vous préférez que je disparaisse de votre vie ou si vous souhaitez obtenir un entretien avec un nouvel employeur. » Deal ? Je suis sûre que la proposition pourrait le tenter, mais peut-être qu’Owen préférera jouer la carte de la prudence et continuer de me braquer de son arme en refusant mon offre. J’imagine que je serais bientôt fixée.

nightgaunt