The end before the beginning

Les mots de Jake résonnent dans mon esprit et je me rends compte à quel point ils me plaisent. Ce sera ma nouvelle vie. J’aime déjà tout ce qu’elle propose, encore plus tout ce qu’elle promet. Je n’aurais probablement pas souhaité devenir strigoï, si je n’avais pas fait la rencontre de Gabriel, Jake, Bastien et de tout ce groupe devenu ma nouvelle famille. Ils représentent bien plus en réalité, pour eux je serais prête à donner ma vie, mais jamais je n’aurais laissé la vieillesse m’emporter et m’arracher à eux. Être moroï m’a toujours plu, mais je sais qu’être strigoï me comblera d’une toute autre façon. Tant qu’il est là, je n’ai à m’inquiéter de rien. Passerons-nous pour autant l’éternité ensemble ? Une petite part de moi ne peut s’empêcher de se poser la question, mais la plus grande sait qu’il ne peut en être autrement. Jake et Effy ne peut pas se finir autrement que par la mort. Les erreurs de parcours ne se reproduiront plus jamais.

Nos corps collés l’un à l’autre, j’en profite pour laisser traîner mon regard sur le sien que je connais par cœur, mais que je découvre pourtant d’un nouvel œil. J’aime toujours autant ce que je vois, à n’en pas douter, tout comme j’aime entendre les douces tonalités de son rire. J’esquisse un sourire lorsqu’il propose de se balader sans vêtements. L’idée me plaît et maintenant qu’il n’y a plus de Jane dans les parages, il n’y a pas de raison d’être jalouse, même si la strigoï n’a de yeux que pour Gabriel. Avec un corps comme celui de Jake, on n’est jamais trop prudent. Il y a bien Léo dont je pourrais me méfier, étant donné qu’il est attiré par la gente masculine, mais je suis à peu près convaincue qu’on l’effraie, Jake et moi, ce dont on s’amuse parfois. « En voilà un beau programme. » Mais par envie de provocation, je ne peux m’empêcher de surenchérir. « Tu ne m’en voudras pas de suivre l’exemple, j’en suis sûre. » Surtout avec tous ces hommes qui vivent dans ce manoir.

Après les mots suivent l’action, après tout je ne vais pas me contenter d’admirer le corps nu de Jake sans le toucher et bien plus encore. Mes canines trouvent satisfaction en se plantant dans la chair du strigoï pour lui voler quelques gorgées de ce délicieux nectar. Je gémis à mesure que nos corps se frôlent et que je le goûte, en voulant plus, tellement plus… Puis la frustration grandit en moi lorsque Jake se décale, provoquant la fin de ce repas qui est encore loin de m’avoir rassasié. Un grognement s’échappe d’entre mes lèvres, ce qui semble le faire sourire, à moins que ce ne soit autre chose. Rapidement, nos lèvres se collent et se dévorent à nouveau. De nouvelles envies fusent en moi à mesure de nos échanges, de nos caresses. Bien trop d’envies qui risquent par me faire perdre la tête. Comment fais-tu pour ressentir les choses avec une telle intensité sans devenir fou ?

Mon seul sous-vêtement disparaît entre ses doigts et je le sens mordre à ma gorge, mais pas assez fort. Je grogne à nouveau, mais il me fait taire en descendant ses lèvres le long de mon ventre, caressant mon nombril de sa langue. S’il continue comme ça, je vais vraiment finir par perdre la raison. Jake s’arrête et me rappelle mes conditions, esquissant un sourire mesquin. Je sais alors que je ne vais plus être capable de raisonner du tout dans les minutes qui vont suivre. Ses mains me bloquent et il entreprend une délicieuse torture qui rompt complètement le fil de mes pensées. Mes doigts se crispent et se resserrent autour des draps alors que de longs soupirs d’aise s’échappe de mes lèvres. Mais plus il continue, plus cette torture s’intensifie et plus mes gémissements se font entendre. Je me moque bien que l’un des garçons écoute, ce ne serait pas la première fois de toute façon. Tout le monde sait ici que Jake Gordon est un dieu du sexe. Quand les sensations qu’il m’inflige deviennent trop intenses, j’essaie de bouger et de le ramener vers moi, mais Jake me bloque et m’impose de rester ainsi alors que j’ai l’impression que la folie se trouve à un pas de moi. « Jake… » Ma voix le supplie. De continuer ou d’arrêter ? Je ne sais même plus. Je vous l’ai dit, je ne parviens plus à raisonner. « Jake, je te veux tout entier. » Mais j’ai beau tenter de bouger à nouveau, il m’en empêche encore.

Je finis par mordre dans mon propre poignet pour tenter de garder un tant soit peu les pieds sur terre, tenter de lui résister un peu plus longtemps, mais il finit par avoir raison de moi, comme toujours. Je ne fais même pas en sorte de contenir le cri qui m’échappe lorsque mon corps se met à tressaillir sous l’afflux du plaisir qui m’envahit. Je ne me rends compte qu’après coup à quel point ma respiration est saccadée, même si je n’ai plus besoin de reprendre mon souffle, mais je ne me suis pas encore habituée à toutes mes nouvelles fonctions. Si c’était possible, je croirais presque que mon corps est devenu brûlant sous ses caresses. Mon regard brille lorsqu’il croise le sien alors que je le vois afficher ce sourire satisfait. « La prochaine fois, c’est moi qui te ligote. » Je n’aurais jamais autant de force que lui, alors il va bien falloir trouver une compensation, mais quelque chose me dit que l’utilisation de chaines ne lui poserait aucun problème. Le sentant prêt à repartir de plus belle, je me jette sur lui avant qu’il n’ait le temps de recommencer et nos corps s’écroulent sur le sol, me permettant de retrouver une position confortable au-dessus de lui. « Tu ne m’auras pas deux fois de cette façon, autant varier les plaisirs. » Et j’ai dit que je te voulais tout entier. Nos corps vont danser à nouveau, Jake, et je suis loin d’être fatiguée. Mes hanches bougent contre les siennes dans de très lents va-et-vient pour le torturer un peu, ma vengeance pour ce qu’il m’a fait. Mes doigts effleurent ses côtes de chaque côté en remontant tout aussi lentement. « Tu es mien, Jake Gordon. » Pour le meilleur comme pour le pire. Alors que je commence à peine à accélérer le rythme de mes hanches, mes canines reviennent réclamer quelques gouttes de sang supplémentaire, visant la gorge cette fois.