Ouvrir son regard à la vérité

24/05/2017

Ouvrir son regard à la vérité

Je ne sais plus ce que je ressens, Jensen, je ne sais plus à quoi je peux me fier. J'ai l'impression que mon cœur agit contre moi, me forçant à ressentir, trop, trop fort. On m'avait prévenu que les émotions pouvaient vite devenir incontrôlable quand un strigoï se décidait à ressentir mais je ne l'avais jamais expérimenté. Jusqu'à maintenant, j'avais vécu une vie de strigoï où j'étais le plus amorphe possible, c'était la seule façon de survivre à ma torture des mains de celui qui m'avait violé et tué. Puis, le sang m'avait fait reprendre une part de mes capacités et de ma lucidité. Et j'en étais venue à ressentir. Et ce besoin, cette compulsion qui me menait à toi m'avait amené à te retrouver, à organisation des retrouvailles. Et maintenant, nous en étions aux révélations. Et elles étaient bienvenues mais en même temps elles étaient lourdes à porter, parce qu'elles nous mettaient face à nos erreurs. Et si on continuait à en parler une autre fois ?

Cette fois, c'est de tes lèvres que je profite, du goût de celles-ci contre les miennes. J'avais oublié à quel point tu pouvais tout me faire oublier, si ce n'est toi. A quel point tes baisers avaient un goût de douceur et de puissance, une sensation qui chatouillait mon corps de la meilleure des façons. La seule chose qui gâchait cela, c'était mon envie de sang qui venait tout assombrir. Je combattais le besoin de mordre quelque chose, le réflexe de mordre mes bras pour faire taire mon envie de sang. Tu n'avais pas encore remarqué mes cicatrices et je ne pense pas que ce soit la meilleure façon de les mettre en lumière. Tout comme je ne pense pas que je puisse t'expliquer pourquoi ma voix est autant cassée, si rocailleuse à l'heure actuelle.

Mais tu me distrais de toutes ses pensées avec cette demande en mariage. Tu es fou. Mais je crois que je le suis encore plus, parce qu'alors même que je ne plus certaine de ressentir de l'amour envers toi, ce qui traverse mon corps m'enlève mes doutes. Cette vague de bonheur et d'envie, elle ne peut venir que d'un amour pour toi que je croyais perdu. Alors oui, oui bien sur que je veux t'épouser à nouveau. Je veux rester avec toi, tout simplement.

Tes multiples baisers contre mes lèvres me font rire, tes je t'aime me font sourire. Je ne te réponds pas, pas encore, c'est trop tôt. Il y a peu je te disais que je ne savais plus si je t'aimais, te dire ses mots à cet instant aurait semblé être une insulte. Alors je t'embrasse plutôt à mon tour avec tous les sentiments que tu as toujours fait naître en moi. Ma réponse n'est pas verbale, mais elle a lieu à travers ce baiser.

Je ferme les yeux face à la sensation de ta main calleuse contre ma joue, bougeant mes cheveux. Je ressens tout, tellement fort, tellement puissamment Jensen. Parfois ça me fait peur. Mais face à toi, j'en apprécie chaque seconde parce que nous sommes ensembles et c'est déjà un tel pas en avant. Tu me demandes de te suivre et je sais que je te suivrais n'importe où. J'attrape le cadre photo et ta grande main avant de me laisser entraîner vers la maison. Tiens on dirait que monsieur Johnson est finalement rentré chez lui. Tu me dis de t'attendre et je hoche doucement la tête.

« D'accord... »

Je profite de ton départ pour déposer doucement le cadre photo sur un des meubles du hall d'entrée. Je recule ensuite d'un pas après avoir effleuré le cadre et je baisse le regard sur mes mains, avant de regarder le sol. Hum on dirait que je laisse un bien grande flaque, je devrais peut être nous prendre des serviettes. Mais ce qui me fait vraiment réagir, c'est la vue de mon chemisier blanc trempé par la pluie. La plupart des femmes s'inquiéteraient que les hommes voient leurs sous-vêtements, pas moi. De une, Jensen connaît déjà mon corps. De deux, ce qui m'embête réellement, c'est qu'à cause de la transparence, nous avons une vue plongeante sur mes cicatrices...

Finalement j'entends des bruits de pas et je vois apparaître Jensen face à moi, les mains dans le dos. Quand il les ramène devant lui, je reconnais aussitôt la boîte qu'il me tend. Un sourire ému traverse mes lèvres pendant que mon petit ange apparaît dans ce moment privilégié. Est-ce que tu nous regarde en ce moment, Jude ? En tout cas, je suis parfaitement d'accord avec toi, c'est le meilleur des choix.

« Tu as raison et je ne veux pas porter une autre bague que celle-là. »

Je lui tends ma main et je le laisse enfiler cette bague sur mon petit doigt, il faudra qu'on la fasse agrandir pour qu'elle puisse aller avec ma première alliance mais pour le moment, je n'ai pas besoin de plus. Je baisse le regard sur nos deux mains liées avant de lever ma main libre pour la déposer contre la joue de Jensen. Ma main caresse doucement sa joue pendant que je plonge mon regard dans le sien. A-t-on vraiment besoin de parler après cela ? Je ne pense pas. Alors à la place, j'embrasse doucement ses lèvres, me serrant contre son corps, testant les limites de mon contrôle mais surtout, retrouvant ma place dans ses bras. Et je ne veux plus les quitter, plus jamais...

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23/05/2017

Ouvrir son regard à la vérité

Kathlyn & Jensen

Peut-être que tout compte fait nous avons le droit à cette seconde chance Kathlyn et je ne te décevrais pas, je te le promets. Toi et moi à nouveau ensemble, je n’aurais jamais cru cela possible, pas à cause de notre amour mais à cause de notre lourd passé. Il y a certaines choses que même un amour puissant ne peut pas pardonner et pourtant… pourtant tu as trouvé la force de le faire. Je ne te décevrais pas Kathlyn, je ferais tout pour rattraper la casse, pour faire de toi une femme comblée à nouveau. On a peut-être le droit de goûter au bonheur à nouveau et pour ma part, il n’y a qu’à tes côtés que je peux me considérer heureux. Alors oui, cette deuxième demande et cette deuxième bague ont tout à fait lieu d’être. C’est ma manière d’exprimer que je souhaite tourner la page, non pas effacer le passé car Jude en fait partie, mais au moins nous donner une chance d’avoir un meilleur avenir.

Kathlyn semble ravie de recevoir cette bague, elle est d’accord avec ce qu’elle peut signifier et c’est avec plaisir que je fais glisser la bague autour de son petit doigt. Son autre main vient glisser contre ma joue tandis que nos regards se croisent et expriment tout le désir que nous ressentons l’un pour l’autre. Ses lèvres viennent embrasser les miennes et je prolonge ce baiser, collant son corps un peu plus au mien, glissant mes mains contre ses hanches. Je sais que nous allons devoir nous redécouvrir Kathlyn, beaucoup de choses ont changés, à commencer par ta nouvelle espèce. Mais je sais aussi que ce n’est pas tout, ton corps aussi a changé, je n’ai pas manqué de voir ces cicatrices à travers ton haut blanc trempé, ils sont les signes d’un rude passé… Passé que j’aimerais pouvoir te faire oublier. J’ignore tout ce que tu as vécu ces dernières années Kat, mais je peux simplement te promettre que je suis là à présent et que je ne laisserais plus personne te faire le moindre mal. On pourrait croire que c’est amusant que ce soit l’humain qui veuille protéger la strigoï, mais je connais les risques de cette vie, du surnaturel et je sais me défendre. Cette fois je ferais en sorte de la défendre comme il se doit elle aussi.

Mes mains glissent sous ses cuisses et je la porte contre moi, l’emportant dans ma chambre… dans notre chambre. Mes baisers se font de plus en plus désireux tout comme ses gestes me prouvent que nous sommes sur la même longueur d’onde, que nous partageons les mêmes envies. Mari et femme se retrouvent ce soir, pour le meilleur comme pour le pire. Faisons en sorte qu’il ne reste plus que le meilleur à présent. C’est avec toute la délicatesse du monde que je l’allonge sur le matelas, venant ensuite attraper le bas de son haut mouillé qui reste plaqué contre sa peau, mais ce n’est pas lui qui aura le dernier mot. Je crois bien sentir un moment d’hésitation en Kathlyn lorsque je commence à faire remonter son haut, mais elle me laisse faire et celui-ci termine son chemin contre le sol tandis que mon regard parcourt son corps. Non Kathlyn, tu ne verras pas de dégoût dans mon regard, jamais pour toi, peu importe le nombre de cicatrice que tu auras. Tout ce que je peux avoir de négatif face à cette vision, c’est la culpabilité de ne pas avoir été présent pour te protéger de ceux qui t’ont fait du mal.

« Et dire que je suis marié à la plus belle femme du monde. »

Il y a un sourire à la fois ravi et sincère qui se dessine sur mes lèvres. Tu peux écouter mes battements de cœur Kathlyn, tu constateras que je ne mens pas, que je pense réellement ces mots. Qu’importe que l’idéal féminin soit une blonde aux yeux bleus et au corps parfait pour la plupart des hommes, tu es mon idéal féminin Kat et tu l’as toujours été. Mes lèvres reprennent donc leurs caresses, glissent contre sa gorge, contre sa poitrine et son ventre. Je n’évite pas ses cicatrices, elles font parties d’elle à présent et elles ne me dégoutent pas le moins du monde. Rien chez elle ne sera capable de me dégoûter de toute façon. Laisse-moi te rappeler à quel point nous étions compatible Kat, à quel point nous le sommes encore aujourd’hui, car je ne fais que commencer à redécouvrir ton corps et peu importe que ce soit toi la vampire, je compte bien être celui qui t’épuisera. Peut-être que si je suis à la hauteur ce soir, tu ne te diras pas demain matin que tout ceci était une erreur car ce sera probablement ma plus grande peur durant les prochains jours, de te voir changer d’avis et disparaître à nouveau de ma vie. Je ne le supporterais pas deux fois Kat. Je n’y survirais pas cette deuxième fois.

24/05/2017

Ouvrir son regard à la vérité

Tu m'as manqué Jensen. Tu me manquais déjà quand j'étais encore humaine. Quand je suis devenue une de ces vampires, j'ai tenté de ne pas penser à toi, de ne penser qu'à l'instant présent. On lit tellement d'histoires disant que la soif de sang prend la place centrale dans la vie d'un vampire, c'est terriblement faux. Malgré l'envie du sang, je continuais à penser. A toi, à Judith. A nos retrouvailles, à ce que je pourrais te dire. Et mes sentiments sont si vite revenus quand je t'ai fais face. Est-ce que c'est encore le même amour que pendant mon humanité ? Je ne sais pas. Je ne suis plus capable de connaître d'autres sentiments que la souffrance, pas encore. Mais je sais qu'avec toi, je réapprendrais à vivre avec mes sentiments. Je sens déjà les changements que tu provoques chez moi. Je sens la tendresse qui monte en moi, provoquée par tes actions, tes réactions. Je sais que l'amour n'est pas loin, mais je ne sais pas... Peut-on retomber amoureuse en si peu de temps ? Je pense que si quelqu'un en est capable, c'est bien toi.

J'accepte cette bague, ce qu'elle signifie, la promesse qu'elle représente et qui nous lie. Et je viens t'embrasser, doucement, tendrement, sensuellement. Le genre de baiser que nous n'avons plus partagé depuis très longtemps. Le genre de baiser qui fait monter en moi des sentiments bien plus fort que la soif de sang. Je sens le contact des mains de Jensen qui me font fermer les yeux dans ce baiser. Il y a tellement de sensations, Jensen. Je ressens le contact de tes mains bien plus fortement que quand j'étais humaine. C'est comme si tu laissais une trace brûlante sur mon corps et à l'intérieur. Une vague de chaleur, de tendresse, de douceur... Qui laisse pourtant monter le désir. Je sens les mains de Jensen glisser plus bas et soudain, je me retrouve portée dans ses bras. Comme avant, bien avant notre séparation. Mes lèvres lâchent un instant les siennes, pendant que je glisse mes mains autour de son cou. Puis je retrouve de nouveau ses lèvres, ne pouvant m'en empêcher. Tes lèvres sont chaudes, souples, douces. Les caresses les plus délicieuses que j'ai pu connaître ses dernières années. Et mes mains glissent doucement sous sa chemise, glissant contre sa peau, redécouvrant la chaleur de cette dernière.

Puis soudainement, nous sommes dans sa chambre. Celle dans laquelle je n'ai pas osé m'installer, ne sachant pas où nous en étions. Je me sépare de ses lèvres, surtout quand Jensen attrape mon haut. Est-ce que je suis prête à cela ? A voir dans ses yeux ce qu'il ressentira face à mon corps ? A combattre la soif pour réapprendre son corps ? Je croise le regard de Jensen et finalement, je le laisse terminer son geste, suspendant mes gestes en attendant sa réaction. Et finalement, quand il parle, je sens mon corps se détendre pendant qu'un léger sourire se dessine sur mes lèvres. Je secoue la tête avec un léger rire, chuchotant avec ma nouvelle voix rauque.

« Rappelles-moi d'aller te chercher des lunettes de vue. »

Une petite pique que nous avons utilisés l'un comme l'autre pendant des années. Un autre souvenir d'une vie commune. Vas-tu réagir comme tu le fais toujours ? Je ne sais pas, j'attends d'être surprise. En tout cas, je le suis, non pas par tes gestes, mais par les émotions qu'ils font naître en moi. Ce désir est trop grand pour mon corps, tout comme la tendresse de tes gestes. Je me mords les lèvres avant de craquer quand Jensen atteint mon ventre. J'attrape mon mari par la nuque pour l'attirer à mes lèvres, l'embrassant avec douceur, avant que le baiser ne dérive de nouveau dans ce mélange de sensualité et de force qui nous envahissait en cet instant. Mes mains se mirent en action, déboutonnant doucement le haut de Jen', que je fis ensuite glisser le long de ses bras, caressant doucement ses derniers. Je remontais ensuite mes mains vers sa nuque, en profitant pour inverser le plus doucement possible nos deux positions. Malgré tout, je crois que j'avais été un peu vite pour une vitesse humaine. Je m'écartais des lèvres de Jensen pour croiser son regard, assise presque sur son bassin. Et je suis certaine qu'il pouvait voir dans mon regard le même mélange de désir et d'affection que je ressentais pleinement en cet instant.

« Tu m'as manqué... »

Doucement, je glissais le bout de mes doigts contre les ridules de son visage, les expressions de ses rires, de ses sourires, de ses froncements de sourcils. Autant de ridules que j'avais vu apparaître sur lui et que j'avais appris à aimer. Puis je me penchais et je suivis le même chemin avec mes lèvres, avant de glisser contre le creux de sa nuque. J'eus un instant de pause, parce que soudainement, j'entendis le cœur de Jensen battre fortement à mes oreilles, tout comme je sentais le sang pulser contre mes lèvres. Par réflexe, je détournais mes lèvres vers mon épaule, prête à la mordre si mon envie se faisait trop forte mais ensuite, je sentis le contact léger de la main de Jensen contre ma peau et de nouveau, l'envie de son corps se fit plus forte que l'envie de sang.

« Désolée. Je ne suis pas encore très... expérimentée avec ce genre d'envie. »

Je relevais la tête, esquissant un sourire ouvert, avant de déposer un léger baiser sur la gorge de Jensen pour lui prouver que cela allait mieux maintenant. Je me redressais légèrement et en même temps, mes mains qui caressaient doucement le torse de Jensen s'éloignèrent pour que je décroche mon soutien-gorge. Puis je me penchais vers Jensen, embrassant pleinement ses lèvres en sentant enfin le contact de la peau de son torse contre la mienne, sans aucun tissu. Un contact pleinement délicieux, mais surtout une intimité qui m'avait terriblement manquée...

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